La montée du populisme : recalibrer le pouvoir

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Par Éric Lanthier, animateur du Tour d’horizon sur les ondes du 92,7FM

Ce texte a été initialement publié sur les pages du Prince Arthur Herald

 

Plusieurs personnalités s’inquiètent de la montée du populisme parce que le pouvoir ne semble plus être aussi polarisé qu’il ne l’avait été.  Or, en démocratie, plus le pouvoir est près du citoyen, plus nos élus sont à l’écoute.

 

On le sait tous, le cynisme ne laisse personne indifférent; soit qu’il engourdit une génération complète ou soit qu’il attise le populisme.  Selon moi, le réveil du populisme n’est pas une mauvaise chose en soit.  Au contraire, il lance un signal clair à la classe politique: cesser de prendre la population pour acquise.

 

Fini le temps d’un État-clergé

La montée du populisme en France, aux États-Unis et en Grande-Bretagne nous démontre que la population en a ras-le-bol de se sentir ignoré.  Le peuple veut être considéré et non instrumentalisé par un État qui joue, à l’heure actuelle, le rôle que le clergé assumait avant la Révolution tranquille.  Pourtant, au Québec on s’est débarrassé de la dominance religieuse pour supposément s’affranchir du joug du Catholicisme de l’époque.  Ainsi, le Québec est, en quelque sorte, passé du joug du Catholicisme au joug de l’Étatisme où le gouvernement a pris la place du clergé de l’époque.  Il a en effet imposé au peuple un multitude de lois, d’impôts et de taxes et ce, afin de maintenir en place un système lourd et passablement peu efficient.

 

L’ère d’un réveil

La montée du populisme est en train de sonner l’ère d’un réveil où l’État-clergé n’aura plus sa place.  À l’heure actuelle, si l’État-clergé penche son oreille droite, il favorisera, selon la croyance populaire, presqu’uniquement le libre-marché; s’il penche son oreille gauche, il favorisera, sans contredit, les corporations syndicales.  Par contre, s’il est au centre, il penchera l’oreille qui entend le plus de bruits.  En dehors des attentes de sa base la plus influente, l’État-clergé gère la nation de manière à maintenir ses acquis et non pour le bien commun.  Pour bien se comprendre, le bien commun est essentiellement : « … l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement… »  Le réveil du populisme lance un signal clair à l’État-clergé : on ne veut plus de ce type de gouvernance déraciné, désincarné et peu respectueux du bien commun.

 

L’avenir est aux groupes de pressions

On entend de plus en plus qu’il devient difficile de trouver des candidats de qualité pour se présenter aux élections.  Pour sa part, Antoine Robitaille exprimait récemment que les gens préféreront s’engager dans un groupe de pression ou au sein d’un association « citoyenne » plutôt que de s’investir dans un parti politique.  Ceci n’est pas banal puisqu’on est en train de dire que le changement auquel on aspire ne passe plus par les partis politiques.   Au contraire, il transige par des regroupements qui poussent le gouvernement à remettre en question ce que nous imposent nos élites.

 

Des groupes qui vont définir nos valeurs

Les groupes de pressions et les associations « citoyennes » forgeront sans contredit l’avenir du Québec.  Ce sont ces rassemblements d’individus qui seront à la base de changements significatifs.  De plus en plus de comtés ne seront plus les mêmes parce que des groupes organisés contribueront à l’élection de leur candidat.   En élisant les candidats de leurs choix, les groupes de pression auront une influence directe sur celui qu’ils auront choisi.

 

Le signal : augmentation des « indépendants »

Quand un nombre impressionnant de députés de tiers partis seront élus et que le nombre de candidats indépendants prendra de l’ampleur, nous pourront dire que le populisme s’est enraciné au Québec.  Plus il y aura de candidats indépendants, plus le gouvernement tendra la main à la population pour gagner sa sympathie.

 

La contribution du populisme

Le populisme redonnera aux citoyens le pouvoir et l’influence qui lui revient.  Ce qui pourrait amener un recalibrage démocratique où l’État-clergé cédera la place à une plate-forme délibérante au service d’une population aux aguets.  Par contre, si le populisme est noyé par les intérêts d’une corporation, il risque de tout simplement changer le mal de place.  C’est pourquoi, une population informée, éveillée et impliquée demeure le meilleur chien de garde du bien commun.  Si le populisme a pour raison d’être de recalibrer le pouvoir, il doit contribuer d’abord et avant tout à se concentrer sur le bien commun.  À défaut, le pouvoir est remplacé par un populisme-clergé, ce qui fera stagner la population pour un autre demi-siècle…

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