Laïciser l’État et non l’espace public

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Source photo: PXHERE

par Éric Lanthier

 Cet article a été initialement publier sur la plateforme du Prince Arthur Herald

Supposant que la population n’y verra que du feu, l’élite médiatique et certains groupes de pression profitent des événements de cet été pour réclamer une laïcisation radicale de l’État et de l’espace public.

 

Laïcité de l’espace public

Qu’on veuille laïciser l’État, c’est une chose, mais laïciser l’espace public, c’en est une autre. L’État est formé de représentants du peuple, et leur rôle n’est pas de réprimer ses libertés. Au contraire, ils doivent s’assurer que la liberté de chacun soit en mesure de s’exprimer. Cependant, un bon nombre de médias et de groupes de pression poussent l’État non seulement vers sa propre laïcisation mais aussi vers celle de l’espace public. Si le gouvernement Couillard se laisse convaincre par ces instigateurs, les Québécois perdront leur identité, et leur liberté sera de plus en plus restreinte.

 

Laïcité et liberté en opposition

Ce qui fait la beauté du Québec, c’est la liberté et le respect qui règnent sur tout son territoire. Depuis très longtemps, nous avons réussi à maintenir une paix sociale enviable. Que le gouvernement restreigne nos libertés au nom d’une laïcité qui favoriserait les valeurs occidentales au détriment de notre patrimoine risque de menacer cette paix. C’est le désir des laïcistes, que l’État limite une fois pour toutes la liberté des Québécois dans l’espace public.

 

Victime de son manque de courage

Vu que l’État ne met pas en place un patriotisme-communautarien, il prête son flanc aux attaques de la part des laïcistes identitaires, d’un côté, et de l’autre, des multiculturalistes. Les premiers veulent laïciser à la fois l’État et l’espace public pour permettre aux Québécois de vivre dans un univers purement occidental, tandis que les multiculturalistes veulent que chaque citoyen puisse vivre selon ses us et coutumes sans souci. Pour l’heure, les identitaires laïcistes réalisent que les valeurs occidentales prennent du temps à s’incarner dans la culture québécoise et voient le multiculturalisme comme une menace à l’intégration de ces valeurs. Ce cercle vicieux emprisonne les Québécois, qui sont victimes du manque de courage du gouvernement Couillard tardant à mettre en place une approche favorable au patriotisme-communautarien.

 

Le patriotisme-communautarien

Le patriotisme-communautarien permet à tous de vivre en fonction de leurs valeurs et de leurs coutumes, sans, toutefois, les imposer à personne. Dans ce contexte social, l’État laïc est respectueux de la liberté de ses citoyens et n’impose pas au peuple fondateur qu’il représente une soumission unilatérale aux valeurs occidentales, liberté oblige. Ainsi, pour s’assurer le respect des Québécois, notre gouvernement mettra en valeur les symboles, les célébrations et les traditions qui se sont perpétuées au Québec depuis l’arrivée de Jacques Cartier et de Pierre Chauvin.

 

En protégeant les fêtes de Noël, de Pâques et de l’Action de grâces, en permettant la croix dans les lieux et édifices publics, ou au moins comme bijou acceptable, et en laissant les Québécois chanter des cantiques traditionnels de Noël dans les écoles et dans les lieux publics, l’État montrerait qu’il ne met pas en valeur une religion au-dessus des autres. Non, il reconnaîtrait simplement le patrimoine du Québec, qui le distinguerait au milieu du vaste ensemble des pays occidentaux.

 

Un déchirement possible

Sans l’établissement clair et net d’un patriotisme-communautarien, le présent gouvernement favorisera le multiculturalisme pour conserver ses appuis auprès des communautés culturelles. Cependant, il se mettra à dos les identitaires laïcistes, qui désirent voir l’occidentalisation du Québec prendre de l’ampleur. Par contre, si le prochain gouvernement favorise le laïcisme identitaire, il fera face à une crise qui risque de déchirer les Québécois et de nuire à notre fierté nationale.

 

Une terre de liberté, de respect et de fierté

En optant pour un patriotisme-communautarien, l’État s’identifierait comme une terre de liberté, celle que les colons recherchaient à l’époque de la Nouvelle-France. Ne renions pas les repères qui ont fait du Québec, au fil du temps, une terre d’accueil fière de ses racines et respectueuse de la diversité. C’est par un patriotisme-communautarien que le Québec jouirait d’une paix sociale inégalée et non en laïcisant l’espace public. Sans contredit, les Québécois doivent demeurer maîtres de leur espace public et y vivre librement, tout simplement parce que cet espace n’appartient pas à l’État mais à tous ses citoyens de toutes les origines, sans oublier les touristes qui contribuent à notre prospérité.

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