L’aide aux femmes victimes de violence doit passer avant le financement des BIXI

0
530

Source imagehttps://lnkd.in/dNqs8-i

Ce texte a été initialement publié sur une page du Huffington Post Québec

 

Récemment, l’Institut économique de Montréal nous informait que le service de vélo-partage BIXI était un projet déficitaire qui, en 2019, aura coûté aux Montréalais 60 000 000$. Au lieu de dépenser une pareille somme pour des vélos, la ville aurait plutôt intérêt à investir cet argent dans la prévention contre la violence faite aux femmes.

 

Dernièrement, Lise Ravary nous a rappelé que la violence faite aux femmes avait augmenté de 10% en moins de dix ans et qu’au Canada, une femme par semaine était victime de violence. À Montréal, 82% des victimes de violence conjugale sont des femmes. Par ailleurs, en 2014, l’Organisation mondiale de la santé nous avait informés que plus d’un tiers des femmes avaient été exposées durant leur vie à une forme de violence physique ou sexuelle. Le Figaro nous apprenait également que, selon la Banque mondiale, «… le risque de violence conjugale et de viol est plus élevé pour les femmes de 15 à 44 ans que ceux du cancer, d’accidents de la route, de guerre et du paludisme réunis…». Pour sa part, Marine Le Breton a déclaré: «Dans 81% des cas, les victimes sont des mineures… Quatre-vingt-quatorze pour cent des agressions sont commises par des proches.» Ce qui me renverse, c’est que seulement 0,3% des plaintes pour agressions sexuelles sont officiellement condamnées par une autorité légale. Il y a de quoi s’inquiéter.  Ce qui me renverse, c’est que seulement 0,3% des plaintes pour agressions sexuelles sont officiellement condamnées par une autorité légale. Il y a de quoi s’inquiéter.

 

Les femmes en paient le prix
Quand j’entends le maire de Montréal justifier les dépassements de coût démesurés du service BIXI, je me demande quelles sont ses priorités. Si BIXI était efficace et rentable, je serais le premier à en faire l’éloge. Or, ce qui m’interpelle au sujet de ces vélos, c’est que tout cet argent des contribuables sert à financer un service qui ajoute si peu à la vie des Montréalais et que, pendant ce temps, des femmes en paient le prix.

 

L’être humain passe avant le matériel
Certains diront que les vélos BIXI polluent moins que les véhicules automobiles. Oui, c’est vrai, mais les bons résultats environnementaux obtenus grâce à ce moyen de locomotion plus vert ne justifient pas un investissement de 60 000 000$. Sur cette question, je suis d’accord avec Jasmin Guénette lorsqu’il dit: «… l’impact de BIXI sur l’environnement et son apport dans le cocktail de transports publics est mitigé.» Par ailleurs, même si l’impact de ce service sur l’environnement était bénéfique, les êtres humains passent quand même avant le matériel. Il n’est pas normal d’investir dans du métal et du plastique alors qu’une multitude de femmes souffrent en silence. Clairement, sous cet angle, notre choix de société devrait être celui-ci: la sécurité et les soins aux victimes d’agressions sont prioritaires par rapport à un projet comme le BIXI, qui, en plus, est déficitaire.

 

Attirer les touristes de la bonne façon
Plutôt que de se pavaner sur des bicyclettes qui ne font qu’alourdir le fardeau financier des contribuables, Montréal devrait lancer un signal clair qu’elle prend la cause des femmes au sérieux. Si la métropole veut capitaliser sur le tourisme culturel, elle doit montrer que le niveau de violence est continuellement à la baisse à Montréal. En mettant la priorité sur la sécurité des femmes, Montréal serait gagnante.

 

Une question de priorité
Nous sommes tous d’accord sur le fait que le projet BIXI est innovateur et intéressant, mais avons-nous réellement les moyens d’en assumer le coût? Je crois que si nous avons 60 000 000$ à dépenser, nous devrions l’investir dans la prévention contre la violence faite aux femmes. C’est une priorité absolue.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here