L’école à la maison: une autre option à l’école publique

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Source image:  http://fr.freepik.com/photos-libre/les-enfants-etudient-a-la-maison_866467.htm#term=home schooling&page=3&position=14

Cet article a été publié initialement sur la plateforme du Huffington Post Québec

par Éric Lanthier

Le Journal de Montréal publiait récemment que le nombre d’élèves qui fait l’école à la maison a connu un bond significatif cette année. Fait remarquable, en 10 ans, le nombre d’élèves instruits à la maison a presque triplé; ces chiffres démontrent que ce modèle répond sans contredit à un besoin.

 

En matière d’éducation, je suis bien placé pour comprendre le système scolaire québécois et les lacunes qu’il comporte. En plus d’avoir dirigé une école, j’ai enseigné au primaire, au secondaire, dans le secteur public, au privé, en milieu urbain, en banlieue, en région, en milieu rural, à titre de titulaire, comme spécialiste, ainsi qu’à l’université et dans le secteur des adultes. Je suis loin d’être ce qu’on appelle un «pelleteur de nuages».

 

Un modèle qui ne correspond pas à tous
J’ai été témoin que certains élèves, ayant vécu un parcours scolaire à la maison, ont connu des difficultés lorsqu’ils ont été intégrés à une classe ordinaire. Je peux donc témoigner que l’école à la maison n’est pas adaptée à tous les élèves.

 

Mais, si je suis honnête, je peux aussi affirmer que l’école à la maison répond à des besoins auxquels l’école publique ne peut répondre. C’est pourquoi je crois que ce modèle doit demeurer une option scolaire au même titre que l’école alternative et l’école privée.

 

Mythes et réalités
Quoique certaines personnes constatent les bienfaits de l’école à la maison, on reproche à ce type d’éducation scolaire de ne pas répondre au besoin de socialisation des enfants. Or, dans bien des cas, cet argument s’avère sans fondement. Au contraire, ces élèves apprennent, pour la plupart d’entre eux, à interagir avec d’autres enfants d’âges différents. Par ailleurs, ils participent souvent à des activités sportives ou culturelles regroupant d’autres élèves qui font l’école à la maison. Ils sont donc régulièrement placés en situation de socialisation. Dans les quinze dernières années, des réseaux d’élèves qui font l’école à la maison se sont formés localement, permettant ainsi aux jeunes de socialiser et de s’adapter à d’autres réalités.

 

Certains croient que les parents ne peuvent compétitionner avec les enseignants parce que ces derniers ont été formés pour prendre en charge nos enfants. Or, en 2017, il existe d’innombrables ressources permettant aux parents d’enseigner convenablement leur enfant à l’aide de guides pédagogiques, grâce à des cliniques de perfectionnement, par du matériel d’appoint et même par des cours en ligne donnés par des professionnels.

 

Meilleurs résultats
Sur le plan académique, les élèves qui font l’école à la maison ne sont pas pénalisés pour autant. Selon ce que nous rapporte Radio-Canada, les recherches canadiennes et américaines démontrent que les élèves scolarisés à la maison obtiennent de meilleurs résultats aux examens standardisés en lecture, en écriture et en mathématiques que ceux qui sont inscrits à l’école publique.

 

Avantages de l’école à la maison
Outre les bienfaits mentionnés ci-haut, plusieurs parents qui font l’école à la maison à leur enfant y voient de nombreux avantages. On dit qu’enseigner à ses enfants permet d’avoir du temps de qualité avec eux, que plusieurs de leurs besoins sont répondus, que chaque enfant reçoit une attention individuelle, qu’ils vivent moins d’intimidation, qu’ils se sentent plus en sécurité, que le respect est mieux inculqué, que la famille vit un rapprochement, qu’ils ont plus de temps pour assouvir leur curiosité intellectuelle et que la souplesse des horaires offre plus d’options aux familles, leur permettant ainsi de voyager dans les périodes moins achalander et ce, à meilleurs coûts…

 

Autres bienfaits
Ce qu’on apprend, c’est qu’une plus grande proportion d’élèves qui ont fait l’école maison détiendrait un diplôme post-secondaire de niveau collégial ou de premier cycle universitaire. Par ailleurs, le salaire moyen des travailleurs qui ont fait l’école à la maison serait plus élevé chez ceux qui ont fait l’école à la maison. Dans l’ensemble, les jeunes sont davantage satisfaits que les autres de leur travail lorsqu’ils ont fait l’école à la maison, ils sont plus heureux et ils participent davantage à des activités organisées.

 

Avoir le choix
Quoique ma défunte épouse et moi étions qualifiés pour faire l’école à la maison, nous avons opté pour l’école privée. Dans notre contexte familial, c’était, à notre avis, la meilleure option. Cependant, ce n’est pas parce que nous avons fait un choix pour l’école privée que nous croyons que c’est l’option par excellence pour toutes les familles et pour tous les contextes. Je crois plutôt que le choix éducatif doit revenir aux parents parce qu’ils savent mieux que quiconque ce qui contribuera à l’intérêt supérieur de leur enfant. C’est pourquoi je suis d’avis que l’État doit offrir aux parents différentes options, incluant le droit de faire l’école à la maison. Rappelons-nous que l’objectif est de donner aux enfants une éducation qui correspond à leurs besoins. Il serait dommage que l’État se mette à valoriser un modèle unique qui ne répond pas aux profils d’un grand nombre d’élèves. Plus on additionnera les options, plus les parents seront en mesure de trouver un milieu qui correspond aux besoins éducatifs de leur enfant.

 

 

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