Positionner le Québec comme moteur culturel et intellectuel de la Francophonie

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Source image: Pixabay

Eric Lanthier

Cet article a été initialement publié sur la page du Huffington Post Québec

 

Pendant que le français perd de l’éclat sur l’île de Montréal, la langue de Molière progresse sur l’ensemble du globe. Prédite comme étant la langue la plus parlée à l’échelle internationale en 2050, le Québec doit se positionner comme leader mondial de la culture et du savoir.

 

Même si le magazine Forbes conteste le fait que le français deviendrait la langue la plus parlée en 2050, il n’en demeure pas moins que la plupart des observateurs s’accordent pour dire que ses utilisateurs risquent de tripler en 30 ans. Effectivement, on passerait de 220 à 750 millions de personnes qui auraient pour langue maternelle le français; cela ferait de la langue de Molière la troisième langue parlée dans le monde, ce qui n’est pas peu dire.

Investir dans l’industrie du savoir

Les Québécois ont intérêt à devenir les leaders francophones en matière de culture et d’investissement du savoir. Grâce à nos universités et à la créativité qui se déploie par chez nous, le Québec a énormément à offrir aux francophones répartis sur l’ensemble de la planète. Pour se positionner en tant que leader, le Québec a intérêt à développer des liens, des réseaux et des projets novateurs qui répondront aux besoins des francophones de partout. Le Québec doit ainsi investir dans le développement du savoir. C’est par ce créneau que les communautés francophones hors Québec accroîtront leur développement économique.

Chercher à comprendre l’autre

En plus de développer les savoirs, le Québec devra mettre en valeur ses créateurs. Par contre, les entreprises québécoises spécialisées en la matière auront un défi à faire face : comprendre la culture des communautés francophones non occidentale ainsi que leurs valeurs.

Plusieurs communautés francophones hors Québec s’identifient à des valeurs moins progressistes que celles promues par le Québec. Elles ont une vision plus traditionnelle de la famille et expriment plus de respect à l’égard de la foi théiste. Un bon nombre d’entre elles auraient de la difficulté à s’identifier à certains de nos artistes. Quoi qu’il en soit, le Québec n’est pas à un défi près. Je suis convaincu qu’il serait en mesure de tirer son épingle du jeu. Pour cela, il devra user de créativité et surtout, d’humilité.

En tant qu’étudiant, j’ai eu le privilège de vivre des expériences dans deux milieux différents : une dans un milieu hostile aux valeurs qu’on retrouve dans la Francophonie non occidentale et dans une autre où on accueillait avec respect ses valeurs. Je peux vous dire que l’atmosphère n’est pas la même. Cette réalité doit être considérée spécialement si le Québec aspire à intégrer le marché francophone extraoccidental.

Un rendez-vous incontournable

Les artistes, les penseurs, les créateurs et les auteurs francophones auront part, en 2050, à une plus grande part du gâteau. Ils auront plus d’opportunités et un réseau potentiellement plus grand. Leur sphère d’influence s’élargira.

Si le Québec veut prendre part à ce rendez-vous, en 2050, une question reste en suspens : est-il prêt à s’investir? Est-il prêt à s’ajuster et à considérer les communautés extraoccidentales francophones comme des foules à assimiler ou comme des gens à connaître et à apprécier pour ce qu’ils sont?

À mon avis, les défis qui nous attendent en 2050 ne sont ni technologiques ni organisationnels. Le véritable test des Québécois sera d’apprendre à servir ces communautés qui ont besoin de notre créativité et de nos ressources. Si le Québec découvre ce filon, il comprendra une part importante de sa raison d’être…

Devenir la troisième langue à l’échelle planétaire est une réalité historique incontournable. Le Québec est créatif, ingénieux et dynamique. S’il apprend des autres, il sera inspirant et deviendra un moteur important sur la scène internationale.

 

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