Se sentir en sécurité dans nos lieux de culte : une contradiction incontournable

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Source image: Facebook

Eric Lanthier

Cet article a été initialement publié sur la plateforme francophone du Prince Arthur Herald

Justin Trudeau qualifie, à juste titre, l’attentat terroriste de Sutherland Springs d’«acte d’une violence effroyable et insensée» et en même temps, il veut enlever dans le code criminel l’article qui condamne de tels actes : la contradiction est flagrante et incontournable.

 

Le Premier ministre du Canada fait preuve d’une grande humanité, lorsqu’il offre ses sympathies aux proches des victimes de l’attentat terroriste survenu dans les locaux de la First Baptist Church de Sutherland Springs au Texas.  Par contre, quand il s’apprête à abolir la protection que jouissent les membres du clergé et les communautés de foi, il fait preuve d’incohérence.  Comment peut-il manifester autant d’humanité à l’égard de cette congrégation qui souffre la perte de leurs proches et en même temps abolir un article de loi qui vise à protéger les communautés de foi contre des actes aussi barbares.

 

Effectivement, le projet de loi C-51, déposé par les Libéraux fédéraux, a pour but d’enlever du code criminel les protections dont jouissent les communautés religieuses qui sont rassemblées pour des motifs religieux, pour des raisons d’ordre moral ou pour des fins de bienfaisance.  Cet article 176, du projet de de loi C-51, mentionne, entre autres, que : « … quiconque, volontairement, trouble ou interrompt une assemblée de personnes réunies pour des offices religieux ou pour un objet moral ou social ou à des fins de bienfaisance… » doit subir les sanctions reconnues par cette loi.  Étant en accord avec l’amendement de cet article, Justin Trudeau est en contradiction avec ses propres paroles.

 

D’une part, le Premier ministre du Canada dit ouvertement qu’il est : «…épouvantable que cette attaque ait eu lieu dans un lieu de culte, où les fidèles auraient dû se sentir en sécurité», et d’autre part, il veut abolir un article de loi qui protège les membres du clergé et les communautés de foi théiste lors de leurs rassemblements.

 

Pourquoi s’acharner à vouloir abroger cet article du code criminel, s’il est épouvantable de s’attaquer à des gens dans un lieu de culte?  Par son comportement incohérent, le premier ministre est en train de perdre de la crédibilité aux yeux de la communauté internationale.

 

Par ailleurs, en abrogeant l’article 176 du code criminel, le fils de Pierre-Elliott Trudeau démontre que les ministres du culte et les communautés de foi théiste ne méritent pas que la loi leur accorde une reconnaissance de premier plan.  On ne peut que conclure que les paroles de Justin sont empreintes de compassion mais que ses actions en contredisent la teneur.

 

À moins d’une volte-face du gouvernement Trudeau, les Américains de Sutherland Springs ne sauront pas lequel des Justin ils doivent croire, celui qui est compatissant ou celui qui contredit ses paroles par ses actions.  Étant de nature optimiste, je crois que tant que le vote n’est pas passé, il y a encore de l’espoir.

Monsieur Trudeau, en exprimant vos condoléances à la communauté de Sutherland Springs, vous avez démontré que vous n’êtes pas insensible à leur douleur.  Ces gens souffrent la perte de leurs proches qui ne cherchaient qu’à vivre en paix avec Dieu.  En maintenant l’article 176 du code criminel, vous démontrerez non seulement votre solidarité envers les résidents de Sutherland Springs mais également envers toutes les communautés canadiennes de foi théiste.  En optant pour ce choix éclairé, vos paroles auront le poids que vous désirez qu’elles portent et ce, sans demi-mesure.

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