UN NOUVEAU MODE DE SCRUTIN POUR UNE NOUVELLE RÉALITÉ MÉDIATIQUE

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Photo: Wikipedia

Cet article a été initialement publié sur les pages francophones du Prince Arthur Herald

 

Le changement proposé du mode de scrutin permettrait à la population de prendre davantage part au pouvoir politique. C’est pourquoi les médias n’auront pas le choix de s’adapter à cette nouvelle réalité.

Depuis que les partis d’opposition ont accepté de se rallier à la proposition du Mouvement démocratie nouvelle une levée de bouclier s’est manifestée au sein de l’élite médiatique. Ce qui inquiète cette élite c’est que 70 % de la population est favorable à ce changement significatif. Cette réaction des médias est tout à fait normale, car de tout temps, l’être humain a toujours résisté au changement. Si la réforme électorale implique plus qu’un bulletin de vote par élection, il n’est pas surprenant qu’ils réagissent. Lorsque Dominic Paquet explique comment le calendrier grégorien a été implanté dans les contrées européennes, on peut facilement s’imaginer que le changement du mode de scrutin risque de créer des vagues.

 

Une adaptation médiatique

Essentiellement, ce changement a pour but de rendre le salon bleu de l’Assemblée nationale à l’image de l’électorat. Cette modification affectera non seulement la composition du Parlement québécois mais également la scène médiatique.

 

Plus il y aura une diversité de voix à l’Assemblée nationale, plus les journalistes, les reporters et les analystes devront se spécialiser. En effet, il est impossible que les agents médiatiques soient des experts vis-à-vis toutes les tendances.

 

Tout comme le monde télévisuel s’adapte à la clientèle de plus en plus volatile, le monde médiatique n’aura pas le choix de se spécialiser et d’adapter sa ligne éditoriale. À cause de l’émergence de nouveaux partis et une moins grande polarisation vers le centre, les journaux, les stations de radio et les salles de nouvelles devront répondre aux attentes d’une clientèle plus pointue. Même si le centre restera l’apanage des grandes salles de nouvelles, certaines boîtes pencheront vers la gauche, d’autres, vers la droite, un certain nombre d’entre elles seront plus nationalistes, d’autres, plus environnementalistes.

 

Une diversité de voix

À défaut de s’adapter, les médias traditionnellement centristes n’attireront pas une clientèle qui s’intéresse à une autre tendance. Les salles de nouvelles, les stations radiophoniques et les journaux qui naviguent au centre de l’échiquier politique seront délaissés par les électeurs qui seront enfin représentés par des députés assez courageux pour décentrer leur discours. Ainsi, cette réforme du mode de scrutin favorisera non seulement une saine représentativité en Chambre mais également une saine analyse diversifiée en ondes et sur la toile. Plus il y aura une diversité de voix au sein de l’Assemblée nationale, plus il y aura une diversité de voix dans les médias.

 

Suivre la vague

Déjà, les médias sociaux appuient la diversité d’opinions et la multiplicité des idées. Si les milieux politique et médiatique n’encouragent pas cette diversité, l’électeur moyen décrochera. N’en déplaise à Patrick Lagacé, le statu quo est la meilleure façon de stériliser le sentiment d’appartenance des Québécois à l’égard de la classe politique. Nous avons besoin d’une diversité d’options qui reflètent la réalité contemporaine.

 

Sortir du modèle de la pensée unique

Modifier le mode de scrutin actuel, uninominal à un tour, pour le transformer à un mode de scrutin proportionnel mixte contribuera non seulement à changer le modèle parlementaire, il provoquera au sein de la population de vrais débats qui orienteront nos politiciens et nos médias. Il est temps de sortir des sentiers battus et de contribuer à la diversification des points de vue. Plus, il y en aura, plus l’imposition de la pensée unique faiblira, et plus les citoyens seront libres d’exprimer ce qu’ils croient.

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