Joyeuse Halloween ou Joyeux Noël : deux poids, deux mesures

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par Eric Lanthier

On véhicule que souhaiter Joyeux Noël est nocif pour la conscience des non-chrétiens alors que Joyeuse Halloween est culturellement acceptable, voilà un autre exemple qu’un certain lobby prend trop de place dans l’espace médiatique.

Vendredi dernier, je vivais un bon moment romantique avec ma tendre chérie.  Nous écoutions la radio sous un ciel étoilé.  Mon épouse avait sa tête collée sur mon épaule.  Nous avions syntonisé une fréquence qui diffusait de belles pièces musicales propices à la romance.  Cependant, une phrase vint mettre une pause à cette séquence romantique.  Effectivement, l’animateur se mit à nous souhaiter : Joyeuse Halloween!  À l’instant, je me tournai vers ma tendre moitié et je lui dis avec exclamation : «J’ai trouvé le sujet de mon prochain article!  Il s’intitulera : Joyeux Noël ou Joyeux Halloween…»  Bien sûr, cette interruption surprise mit la romance sur pause mais, soyez sans crainte, ce fut de courte durée.

Au Québec, depuis la venue de Jacques Cartier, on fête Noël et on se souhaite : Joyeux Noël!  Or, il se trouve qu’un irréductible lobby a décidé que c’était immoral de souhaiter cette expression en public.  Ils prétendent que ça nuit à la conscience des non-chrétiens.  Or, je n’ai jamais entendu un musulman, un juif ni qui que ce soit issu de l’immigration se lever et s’opposer à ce qu’on souhaite Joyeux Noël à la population.  Par peur de représailles de cet irréductible lobby, les commerçants ont décidé d’opter pour une version 2.0 en souhaitant Joyeuses Fêtes à leurs clients.  D’un autre côté, personne ne s’offusque à ce qu’on souhaite aux gens : Joyeuse Halloween.

Vous me direz peut-être que l’Halloween est pratiquée par des gens de tout horizon religieux. Certes, les costumes amusants et les bonbons n’ont rien de mauvais en soi, je vous l’accorde.  Par contre, le côté morbide et sombre de l’Halloween affecte la conscience de plus de gens qu’on le pense.  Jusqu’à tout récemment, dans certaines écoles on interdisait aux jeunes de porter des vêtements qui incarnaient la violence ou la mort.  Pour ma part, quand je vois un squelette pendu devant une maison, qui est décorée aux couleurs de l’Halloween, je ne peux qu’être bouleversé.  L’image d’une personne chère que j’ai retrouvée sans vie me revient à l’esprit à chaque fois que je passe devant ce type de décoration.  Pourtant, personne ne s’oppose à ce qu’un squelette soit pendu devant une maison ou dans un commerce.  Mais dites-moi, combien de commerces placent une crèche dans leur local?  J’ai l’impression que les commerçants ont plus peur de la beauté de Noël que du côté sombre de l’Halloween.  Est-ce que je me trompe?

Pour ma part, ça me fait sourire de voir des croyants de foi théiste monter aux barricades pour empêcher les commerçants de souhaiter à leur client un beau : Joyeux Noël.  Or, on ne les voit pas s’acharner avec la même ferveur contre le : Joyeuse Halloween.  Serait-ce qu’ils pratiquent la règle du deux poids, deux mesures?  La question se pose!

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