Cet article a été publié initialement le 4 juin 2020 sur les pages du journal Québec nouvelles

Alors que la jeunesse québécoise aurait pu être en contact avec la terre, mettre en pratique des valeurs telles que l’altruisme ou le dépassement, Justin Trudeau les paye à ne rien faire.

Certes, quand viendra l’heure du bilan, on constatera que Justin Trudeau aura été mal conseillé. Le simple fait d’avoir tardé à fermer les frontières prouve que les conséquences de ce retard lui ont échappées. Cette erreur de jugement a contribué à accentuer la courbe et à accélérer son effet exponentiel.

Outre cette erreur que l’on peut, sans exagérer, qualifier de taille, je crois que le fait de payer les jeunes à ne rien faire en est une autre. Cette mauvaise décision les prive d’une expérience unique qui aurait pu leur permettre d’acquérir de l’expérience, d’apprendre à contribuer au bien commun et de réaliser que pour avoir un meilleur sort, il y a un prix : travailler à la sueur de son front.

Se gagner une majorité

À son détriment, Justin Trudeau l’a toujours eu facile et ne semble pas connaître la valeur du travail pour son bien-être, et même pour sa survie dans bien des cas. Ses décisions le confirment. En fait, laisser comme héritage le sens du dur labeur pour gagner sa vie ne fait pas partie de ses valeurs. Il manifeste, au contraire, que tout ce qu’il veut, ce sont des votes de la part des jeunes qui seraient tentés de mettre leur « X » à droite d’un candidat du NPD ou du Parti vert. Il est conscient d’une chose, c’est qu’il a besoin de plus de votes pour se former une majorité. Pour lui, l’argent sera toujours là, mais pendant ce temps, l’économie est à bout de souffle, et beaucoup de nos jeunes manqueront l’occasion de contribuer à la relever. On leur offre plutôt d’en profiter, et amplement en plus.

La CPUÉ

François Legault n’a jamais été enchanté de cette aide d’urgence offerte à tout près d’un demi-million de jeunes. Il craint avec raison que la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUÉ) les décourage à offrir leur aide dans les services de soins de santé et dans les camps de jour. D’autres secteurs d’activité où la main d’œuvre est en demande auraient aimé également que des étudiants répondent à leurs offres d’emploi. Pensons à l’agriculture, dans l’industrie des pêcheries, dans la vente et l’entretient de piscine, voire même aux Forces armées canadiennes. Plusieurs sites d’offres d’emploi affichent des postes pour les étudiants, tels que Joogle, Jobboom et Indeed, pour ne nommer que ceux-là. Cependant, comme l’a mentionné le premier ministre du Québec, la CPUÉ compétitionne le marché de l’emploi.

Une mesure contre-productive

En réalité, ce que ce choix veut dire, c’est que Justin Trudeau est en train de tuer l’économie, l’initiative et la créativité. Il aurait été préférable qu’il décide de stimuler l’entrepreneurship et de bonifier les revenus de jeunes qui sont prêts à démarrer des entreprises de service ou, à la limite, attendre que le marché de l’emploi soit saturé et offrir à ce moment-là une aide à ceux qui n’auraient rien trouvé au 1er juillet.

Par ailleurs, l’implication des jeunes dans les camps de jour contribuerait à faire souffler les parents qui sont à bout de souffle.

Félix avait raison

La controverse qui a eu lieu cet hiver autour de la chanson de Félix Leclerc nous a rappelé que de payer quelqu’un à ne rien faire est loin d’être stimulant à se relever les manches. Au contraire, on tue sa créativité, sa débrouillardise et son dépassement de soi. Si Justin Trudeau était un peu plus au fait de la culture franco-québécoise et s’il avait écouté cette chanson un peu plus attentivement, il en aurait peut-être tiré instruction. Il faut croire qu’il a démarré sur une fausse note et qu’il n’est pas, dans ce cas-ci, en accord avec la mesure à battre… La clé n’est certes pas de payer les étudiants à être cloués au sol plutôt que d’y travailler. On le voit bien! Cette stratégie politique met un bémol sur plusieurs secteurs de l’économie. Toutefois, pour Justin Trudeau, les contribuables vont suivre la mélodie. Il se fie sur le fait qu’ils ont le « dos » bien large…