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À mon avis, en 2019, les conservateurs sociaux ont constaté l’absence de volonté des partis de les représenter à la Chambre des communes.
Lors des dernières élections, peu s’en est fallu que cinq partis sur six s’opposent à la présence de citoyens qui faisaient la promotion exclusive du mariage monogame hétérosexuel et de l’encadrement de l’avortement au Canada. Si Maxime Bernier ne s’était pas prononcé contre les avortements tardifs, il est fort à parier que le Parti conservateur du Canada (PCC) aurait suivi les traces de ses opposants. Les libéraux de Justin Trudeau (PLC), le Nouveau Parti démocratique (NPD), le Parti vert (PV) et le Bloc québécois (BQ) ont tous affirmé que leurs candidats n’avaient pas le droit à la liberté de conscience en matière d’enjeux sociaux.
Larguer les conservateurs sociaux
Le Parti populaire du Canada (PPC) provoquait le Parti conservateur du Canada à garder un certain respect pour les conservateurs sociaux. Effectivement, le Parti conservateur craignait que ceux-ci abandonnent le navire en se rangeant derrière Maxime Bernier. Cette stratégie leur a coûté de nombreux votes dans les Maritimes et au Canada central. C’est pourquoi certains observateurs, comme Mario Dumont, croient qu’il est temps pour le PCC de larguer par-dessus bord les conservateurs sociaux et d’emprunter le chemin des libéraux, des démocrates, des verts et des bloquistes.
Considérant que le Parti populaire du Canada n’a capitalisé aucun gain, on se dit que le conservatisme social devient un boulet politique.
De la timidité
À mon avis, Andrew Scheer n’a pas été en mesure de former un nouveau gouvernement parce qu’il était timide et peu convaincant, et non parce qu’il tolérait les conservateurs sociaux au sein de son équipe. Si M. Scheer avait usé, dès le départ, de franchise et qu’il avait trouvé le moyen de convaincre la population qu’être pro-vie n’est pas être anti-choix, il aurait pu faire des gains significatifs. Malheureusement, ses tergiversations et son manque d’assurance ont miné sa capacité de rallier les Québécois, les Ontariens et la population des Maritimes.
Lorsque Justin Trudeau lui a demandé s’il était personnellement pro-vie, Andrew Scheer a clairement manifesté qu’il n’était pas préparé à cet affrontement. Dans un premier temps, il aurait pu relancer son adversaire en disant: « D’abord, je suis fier d’être Canadien, parce qu’au Canada, on croit à la liberté de croyances, à la liberté d’expression et à la diversité des points de vue. C’est ce que recherchent les Canadiens et Canadiennes. Eh oui, je suis pro-vie, comme des millions d’entre eux! En plus, savez-vous, je vais vous prouver qu’être pro-vie, c’est profitable pour tous les citoyens et citoyennes. Mes convictions pro-vie vont faire en sorte que je vais contribuer, avec mon équipe, à bâtir un Canada qui changera à un point tel que de moins en moins de femmes choisiront l’avortement parce que de meilleures conditions de vie seront mises en place en ce qui les concerne et leur permettront de faire ce choix. » Et là, il aurait pu regarder l’écran et ajouter ceci : « Quel chef désirez-vous, quel genre de parti recherchez-vous pour former le gouvernement? Un parti qui respecte les libertés de conscience, de choix et de croyances pour tous ou un parti qui impose à tous une seule façon de penser? Si vous choisissez le premier, alors, le Parti conservateur est votre seule option. » C’est ce genre de réponse qui aurait démontré qu’un homme porté par de tels principes de liberté aurait contribué au bien de tous.
Peut-on évoluer?
Depuis plus de trente années, les élites médiatique et politique tentent tant bien que mal de discréditer les conservateurs sociaux. Peut-on passer à un autre appel? Peut-on sortir d’un vieux débat stérile? Nous ne sommes plus dans les années 80 où il fallait que tout le monde soit pro-choix. Peut-on, en tant que société, permettre à nos penseurs, à nos décideurs et à nos intervenants de trouver des pistes de solution pour qu’un plus grand nombre de femmes optent pour le choix de garder leur enfant? Il est temps d’évoluer et de faire en sorte que ce débat devienne profitable pour les mamans. En somme, pour tous les Canadiens et Canadiennes.
L’exemple de feu Bernard Landry
Tirons exemple de Bernard Landry, lorsqu’il a émis en 2003 une pensée pleine de sagesse : « […] Je suis tellement pro-choix que je voudrais que toute femme seule qui veut avoir un enfant et l’élever puisse le faire. » Dans l’esprit de Bernard Landry, être pro-choix devrait consister d’abord à avoir le choix « de choisir ». Dans ce choix, il n’y a pas que l’avortement, il y a d’autres options, dont celle de garder son enfant.
Sortir du désespoir
Beaucoup de femmes choisissent l’avortement comme le meilleur moyen d’éviter une maternité non désirée. Ce qui serait souhaitable, ce serait de leur donner des alternatives pour leur permettre de faire un vrai choix, un choix personnel, sans pression, un choix pour la vie. Il est temps que nos politiciens soient à l’écoute pour trouver des solutions qui permettraient à des dizaines de milliers de mères de sortir du désespoir.
Plus les conservateurs sociaux prendront leur place d’un océan à l’autre, plus ils susciteront de l’espoir. Par conséquent, nous avons besoin de politiciens et de membres de l’élite médiatique prêts à ouvrir un vrai dialogue, un vrai débat pour considérer d’autres alternatives que l’avortement, des options qui permettront d’éliminer le plus d’obstacles possible à un choix de vie de la part d’un grand nombre de mères désespérées qui voudraient mettre au monde leur enfant.
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