par Éric Lanthier, M.Éd.
Leblogueur!
Lorsque les extrémistes religieux font des sorties à l’emporte-pièce, ils nuisent à la liberté d’expression et coupent l’herbe sous le pied des modérés.
Les propos de l’imam Chaoui, jugés extrémistes par le maire Coderre, force les élus de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve d’empêcher les centres communautaires d’organiser des activités d’enseignement religieux. À ceci, une question me vient à l’esprit : est-ce le mandat des élus de juger des propos exprimés par des fanatiques? Vous me direz : «Se poser la question c’est y répondre…»; mais, tout dépend qui y répond : les adeptes de la pensée unique ou les vrais démocrates. À mon humble avis, ce n’est pas aux élus de décider ce qui doit être cru ou pensé, cela relève des concitoyens. Si des gens profèrent des propos extrémistes c’est à eux d’en rendre compte à leurs adeptes. Les gens ont le droit de se réunir et d’exprimer leurs idées, et ils ont le loisir de sortir si ce qu’on leur dit est insensé, société Charlie oblige.
Comprenez-moi bien! Si la sécurité des gens est menacée c’est autre chose. Évidemment, lorsqu’une organisation est liée à des activités terroristes, il est impératif qu’on lui bloque la route, point à la ligne. Les élus ont l’obligation de protéger la libre circulation des citoyens. Par contre, si une poignée d’hommes de foi proclament des âneries, qu’on leur donne le droit de rassemblement, société libre et Charlie oblige.
Une société qui se dit Charlie peut-elle se permettre de museler la voix de ses concitoyens? Selon moi, tout se dit, tant qu’on ne tombe pas dans le caractère haineux ou violent. Ce qui est triste, c’est que les croyants qui pratiquent l’athéisme ne sont pas soumis à ces mêmes règles, ils ont le droit de se plaindre de tout, sans restriction, sans aucune censure et sans conséquence… Avant c’était les Catholiques, aujourd’hui ce sont eux…
Les grands perdants dans tout ça sont les théistes modérés. Ils payent pour les bévues des extrémistes et se font couper l’herbe sous le pied par les «laïcistes». Subséquemment, les modérés ont le droit de parler mais pas sur la place publique. Tout se résume donc en une phrase : les extrémistes font payer la note aux modérés. On met tous les théistes dans la même boîte et on leur ferme la route à l’expression publique. Les extrémistes contribuent à faire reculer la liberté d’expression au détriment des modérés. Pendant ce temps, les débats continuent à s’exercer dans la mesure que l’on adhère à la pensée unique. C’est maintenant au tour des laïcistes militants de dire : crois ou meurs… Comme le disait le roi Salomon : Plus ça change, plus c’est pareil!
Que les élus s’occupent de sécurité et que les citoyens jugent pour eux-mêmes si ce qui est dit vaut la peine d’être écouté. Ainsi, les veaux seront bien gardés!