Source photo: Facebook
Cet article a été publié initialement sur la plateforme francophone du Prince Arthur Herald.
Pour ne pas être exclu du cercle des protecteurs de la bienséance contemporaine, Louis-Jean Cormier a dû s’excuser d’avoir soulevé un débat d’idées. Son opinion nuancée sur la parité hommes-femmes dans les festivals n’était pas valable aux yeux de ce cercle vicié.
Il a discrètement remis en question la pertinence de la parité hommes-femmes dans les festivals. Alors, il s’est fait rabrouer par une des membres de la bienséance contemporaine. Déconcerté au plus haut point, il avait l’impression qu’on le voyait comme « … un gros mononc débile et arriéré… ».
Par contre, certains internautes étaient déçus de le voir céder à la pression de Laurence Nerbonne. Même une femme d’envergure comme Sophie Durocher désapprouve le fait qu’il s’est laissé intimider par une des porte-parole de ce qu’elle appelle la République culturelle du Québec paritaire progressiste inclusif. Sans surprise, Naomi Lavoie soulève, pour sa part, que les Québécois sont désappointés de la réaction de Louis-Jean. Ils espéraient qu’un tel artiste puisse oser remettre en question un des dogmes de la pensée unique.
La réaction du chanteur est bien humaine… et typiquement québécoise. C’est clair, nous n’aimons pas la chicane, on préfère le consensus. À cet effet, monsieur Cormier ne fait pas exception.
Faire du surplace ou progresser
À mon avis, cet événement devrait réveiller les Québécois. Qu’attendons-nous pour affirmer ce que nous pensons? Nous devons apprendre à notre relève l’art d’argumenter plutôt que de leur inculquer l’art de s’effondrer devant les protecteurs de la bienséance contemporaine, pour ne nommer que ceux-là.
Plus nous apprendrons à exprimer respectueusement nos idées, plus nous contribuerons à l’avancement intellectuel et social du Québec. À défaut de quoi, les Québécois resteront prisonniers de schèmes de réflexion qui ne correspondent pas à leur identité, strictement parce qu’on les contraint à se taire et qu’eux-mêmes se réfugient derrière le principe du consensus.
L’intimidé
Ainsi, la réaction de Jean-Louis Cormier face à cette confrontation a déplu à un bon nombre de Québécois qui lui reprochent de s’être laissé intimider par les propos de son adversaire. L’opinion différente de Mme Nerbonne a suffi à le troubler et lui a fait perdre ses moyens ainsi que son naturel.
Ce que les spectateurs s’attendent d’une personnalité publique, lorsqu’on lui pose une question, c’est qu’elle soit en mesure d’affirmer ce qu’elle pense et de le défendre avec rigueur. Par ailleurs, si nous considérons qu’un héros est défini par son courage, Louis-Jean a vraisemblablement raté l’occasion d’en devenir un.
Reprendre la balle au bond
Monsieur Cormier, cette fois-ci, vous l’avez échappée, mais je suis convaincu que l’avenir vous donnera l’occasion de revenir au bâton. Ce n’est pas parce que vous avez eu une fausse balle contre vous que vous n’êtes plus éligible au coup de circuit. Que cette saga fasse de vous un héros qui se démarque par sa contribution à la culture de débat. Entre vous et moi, les Québécois ont drôlement besoin de voir des artistes défier la culture de la pensée unique.
Sortir de la pensée unique
La seule façon de faire progresser la culture québécoise est de mettre en valeur une culture de débat. Le propre d’un débat est de mettre à l’épreuve nos raisonnements pour les raffiner et faire avancer les causes qui nous tiennent à cœur. Tant que les membres de la bienséance contemporaine imposeront la culture de la pensée unique, le Québec restera une société unique, mais ne deviendra jamais une société distincte.
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