Le mercredi 24 juin 2020

Cet article a été initialement publié sur les pages de Québec nouvelles

Donner un congé à tous les Québécois le deuxième vendredi du mois d’août valoriserait l’union des francophones et le leadership québécois en Amérique.

Pourquoi
Ce congé aurait pour but de rassembler à Montréal des vedettes de la Francophonie, comme des humoristes, des musiciens et même des artistes de renommée internationale qui parlent français. Cette mobilisation de milliers de francophones de partout en Amérique rehausserait l’intérêt mondial pour l’expression francophone. Que ce soit par le biais de la poésie, de l’écriture, de la chanson, de l’humour, du théâtre, de l’improvisation, de l’art oratoire, voire même de débats d’idées, cette fête rappellerait à la mairesse et aux maires d’arrondissement de Montréal, que la métropole québécoise a une vocation bien réelle : s’imposer comme la capitale francophone de l’Amérique.

Cet événement serait aussi un moment pour mettre en valeur le concept de « francofaubourg », l’équivalent du China Town ou de la Petite-Italie. Lors de cette fête, on apprendrait, année après année, quelles villes de l’Amérique du Nord ont favorisé l’éclosion d’un quartier ou d’un secteur francophone, ont nommé une rue en l’honneur d’un héros francophone, ou même dans certains cas, dédié un immeuble à un homme d’affaires francophone. Ces lieux aux accents francophiles et francophones favoriseraient le tourisme francophone, surtout si on y parle français. Dans les restaurants, les salles de spectacle ou les boutiques de ces francofaubourgs, on accueillerait les visiteurs par un Bonjour, comment ça va? Ce projet serait un outil de développement audacieux qui mettrait en valeur la langue française. Ainsi, Montréal aurait intérêt à devenir le plus inspirant de ces milieux de vie, poussant tous ces francofaubourgs à se dépasser sur tous les plans.

Ce congé férié permettrait au parti qui le revendiquerait de montrer qu’il a à cœur le bien-être des francophones et qu’il se préoccupe de les rassembler pour faire valoir leur langue et leur savoir-faire en matière d’arts divers. Plus les liens entre francophones seront tissés en Amérique, plus leur sentiment d’appartenance en sera grandi. Compte tenu que la langue française sera parlée et comprise par une grande majorité de personnes d’ici 2050, faire profiter Montréal d’un statut de premier plan au sein de cette francophonie grandement élargie est un incontournable. La fête de l’Amérique francophone à Montréal deviendrait le point de rencontre annuel de ceux qui valorisent l’identité francophone, elle serait un moment où la langue française serait mise à l’honneur.

Qui
Puisqu’elle vise à mobiliser les francophones d’Amérique, cette fête pourrait être célébrée par tous les francophones du Canada, et même ceux chez nos voisins du sud et dans les Antilles. Plus précisément, elle serait une excellente occasion de rapprocher les francophones canadiens hors-Québec qui se sentent abandonnés par les indépendantistes québécois.

Comment
De manière à rassembler les francophones des Amériques, il serait intéressant de diffuser des entrevues ou des portions d’événements provenant de municipalités canadiennes telles que Toronto, Moncton, St-Pierre-Jolys et même de villes de la Louisiane ou des Antilles, Port-au-Prince ou Pointe-à-Pitre, etc.

Partout en Amérique où des communautés francophones existent, cette grande fête interaméricaine pourrait être célébrée, chacun à sa façon.

Quand
Quand aurait lieu cette fête? Le deuxième vendredi du mois d’août. Pourquoi à cette date? Parce qu’au Québec, c’est surtout durant l’été que les Québécois ont le cœur à la fête. Par ailleurs, on a la fête de la Saint-Jean-Baptiste en juin, la fête de la Confédération en juillet et rien en août. De plus, règle générale, la deuxième semaine d’août est une semaine où le climat se prête bien aux festivités et on n’empièterait pas dans les semaines de vacances de la construction.

Une question économique
Cette fête culturelle aurait définitivement des retombées économiques puisqu’elle viserait à mobiliser les communautés francophones de partout en Amérique. Évidemment, Montréal serait grandement avantagée. Néanmoins, les autres régions du Québec ne seraient pas laissées pour compte. Elles pourraient attirer les visiteurs étrangers par toutes sortes de moyens, comme des croisières, des voyages en autocar, en avion ou en train. L’industrie touristique pourrait capitaliser sur cette fête et créer des événements locaux lors desquels on transmettrait sur écran géant certains pans des festivités qui se dérouleraient à Montréal.

Oui, un congé, ça coûte, mais ça peut être également un très bon moyen de faire rouler l’économie, d’attirer de l’argent neuf et de mettre en valeur les entreprises qui supportent le panier bleu. En fait, la fête de l’Amérique francophone deviendrait davantage une source d’investissements qu’un budget de dépenses.

Il ne reste plus qu’à trouver un ou une chef de parti qui sera assez audacieux pour revendiquer un nouvel ancrage culturel et patrimonial…